LE WHISKY FRANÇAIS
La France : un terroir de whisky
Notre pays compte aujourd’hui plus de distilleries de whisky que l’Irlande, et pourtant, peu de gens le savent.
Et oui, ce ne sont pas moins d’une quarantaine de distilleries de whisky qui peuplent le paysage français, pour la plupart de nouveaux acteurs se lançant dans l’aventure du malt, et qui se sont depuis regroupés sous forme de fédération (officiellement lancée le 18 janvier 2016) afin de faire valoir leur savoir-faire dans notre pays, mais également au-delà de l’Hexagone !
Si nous sommes depuis longtemps connus pour nos spiritueux d’exception : Cognac, Armagnac, Chartreuse, Calvados et bien plus encore, le whisky semblait être passé à travers les mailles du filet de nos distillateurs, et pourtant, tout en France est réuni pour produire de grands whiskies. Ce n’est que dans les années 1980 que les pionniers du secteur, les bretons de Warenghem (Armorik), ont décidé de se lancer dans l’aventure, et on les en remercie !
Comme expliqué précédemment, la France est un territoire particulièrement propice à la production de whisky : le savoir-faire de la distillation est y présent depuis des siècles, les ressources naturelles y sont idéales et notre dynamique d’innovation et d’entrepreneuriat est particulièrement développée. Sans oublier notre approche « terroir » et qualitative, héritée du vin, qui confère un cadre plus que favorable au développement de nos whiskies.
Deux régions ont su particulièrement tirer leur carte du jeu : la Bretagne et l’Alsace, qui se sont vues attribuer une Indication Géographique Protégée il y a quelques années, une étape fondamentale dans la reconnaissance internationale du whisky français (bien que les critères de cette IGP firent couler beaucoup d’encre à l’époque…)
Un futur prometteur
Si aujourd’hui il n’existe pas encore de réel « whisky à la française », nombre d’experts pensent qu’il ne s’agit que d’une question de temps avant que le style des whiskies français s’affine, cesse d’essayer de copier ses voisins écossais pour se créer une véritable identité. Et croyez-nous, nous sommes sur la bonne voie !
Il est également important de rappeler qu’en matière de législation, nous n’y sommes pas encore… Prenez-garde, il est tout à fait possible d’apposer une étiquette « made in France » sur un jus importé d’Écosse et uniquement embouteillé sur nos terres… Cela fait partie des fers de lance de la Fédération des Whiskies de France, qui travaille d’arrache-pied sur le sujet !
Cela dit, depuis le début de l’année 2017, un décret vient désormais encadrer de façon plus stricte la mention « single malt » en France, dont l’emploi « est réservé au whisky élaboré exclusivement à partir d’un moût d’orge maltée, dans une seule et même distillerie et par distillation discontinue simple ». Similaire à la législation écossaise et donc finalement peu adaptée à la production de whisky française (une minorité de distilleries pratiquent la distillation discontinue simple), le décret n’a pas manquer de faire grincer les dents de certains producteurs…
Le whisky français a donc de belles heures devant lui, si bien que le géant Cointreau (déjà propriétaire de Bruichladdich et Westland Whiskey) a récemment racheté la fameuse distillerie du Domaine des Hautes Glaces… Affaire à suivre donc, puisque qu’aujourd’hui, la plupart des nouveaux acteurs sont encore jeunes ce qui signifie que les stocks maturent (et oui, il faut attendre 3 ans avant de pouvoir embouteiller…) et qu’il faudra encore patienter quelques années avant de pouvoir tremper les lèvres dans ses nouveaux nectars 100% Made in France !