LA DISTILLERIE CLYNELISH
La distillerie Clynelish a été fondée en 1819 par le Duc de Sutherland, propriétaire de plusieurs entreprises et industries dans le fief de Brora. Il avait saisi le sens de la réussite en payant ses ouvriers avec une monnaie ne pouvant être échangée que dans les magasins de sa propre chaîne. Toujours est-il qu'après plusieurs changements de propriétaires comme bien souvent, DCL rachète la distillerie. L'histoire moderne est relativement commune, mais elle a tutoyé les anges en ce sens qu'elle vit écrire le destin de Brora. En effet en 1968, le groupe souhaite augmenter sa production et construit une Clynelish B munie de six alambics. Clynelish A fut mise en sommeil mais seulement durant une année. En 1969 la distillerie ancienne (Clynelish A) redistille afin de produire un whisky aux accents tourbés à des fins d'assemblages, ironie du sort, elle est alors rebaptisée Brora pour l'occasion.
En réalité elle n'est là que pour combler le vide, le manque de production de whisky tourbé sur Islay qui est en souffrance. Caol Ila qui vient juste d'être reconstruite. La distillerie Brora va à partir de 1973 produire un malt de moins en moins tourbé et visiblement de moins en moins indispensable pour ces propriétaires. Alors comme bien d'autres regrettées, elle cesse totalement de vivre en 1983.
LE STYLE CLYNELISH
La qualité propre à Clynelish, c'est à dire son caractère fruité, minéral et surtout cireux, n'est pas dû au hasard. Car au-delà de son histoire, de sa filiation à la mythique Brora, c'est avant tout un whisky technique. Ce qui produit sa spécificité, ce sont d'abord des alambics spirit plus grands que les wash. C'est aussi la conservation de ses huiles essentielles réinjectées dans ses alambics à repasse après la saison de calme. En ce début de 21ème siècle, le simple fait de prononcer son nom éveille une curiosité sans limite chez les amateurs, qui s'arrachent à prix d'or les éditions single malts. Serait-elle devenue si mythique si son destin n'avait été aussi cruel ? Personne ne pourra le dire.
Clynelish reste une référence. Elle compte pour le groupe qui l'utilise pour ses blends, mais aussi pour quelques assembleurs indépendants, comme John Glaser et Compass Box. Diageo avait par ailleurs prévu de gros investissements en 2014, ceux-ci furent reportés.